●Paul Vincensini éditeur
●Paul Vincensini et les peintres
●Genèse d'un poème
 
parfois je dors dans les arbres
Actuellement disponible
aux Editions "MØTUS"
 
            La jambe qui chante    Qu'est-ce qu-il n'y a?
            Des paniers pour les sourds    Quand même
            D'herbe noire    De bleu et d'ombre
            Le point mort    Toujours et jamais   manuscrite
            Alphabêtes et numérales    Archiviste du vent
            Peut-être    Inquiétude en sentinelle
   

     La jambe qui chante

Nid rigolo

Comme nid j'vous jure on fait pas plus rigolo
Il sent un peu mauvais because l'oiseau cinglé
Qui l'a architecturé
S'a servi que des crins d'un canasson crevé
Dedans j'croyais qu'avait rien
J't'enfous
C'fumier d'oiseau i' m' y avait planqué
Trois écrous
Trois j'te dis
Qui c'est qui va les couver?




L'absurde
Mes cocos
J'vous assure
C'est pas ça
C'est moins dur
Plus plat





texte
     Des Paniers pour les Sourds Haut ▲

Je n'ai jamais revu cet enfant silencieux
Qui se lavait les yeux
La nuit
Dans les rivières
Je ne l'ai pas revu
Et ses amies les pierres
Ne m'ont rien dit tout bas
Il est près de la mer
Il s'est crevé les yeux
Il sort la nuit dans les clairières
Et tisse avec ses paupières
Des paniers pour les sourds




Je vois la femme en cendre
Descendre le vieil escalier
Sa lèvre est déchirée
Ses rêves ont la couleur
de son bouquet fané
Je vois l'homme
L'homme fort
Il grimpe l'escalier en chantant des obscénités
Il ne voit pas la femme en cendre
L'escalier l'homme fort la femme en cendre
sont dans la maison que j'ai à jamais quittée



Moi je passe ma vie à remuer des clés
Qui font un bruit tout blanc
Pareil à la lumière
Qui pend
Des réverbères enrhumés
Moi je passe ma vie à agiter des clés
Et dans mes rares moments de réflexion
J'épaissis la poussière qui obscurcit mes chaînes
Moi je passe ma vie à faire sonner mes chaînes
Je suis celui qu'on ne viendra plus voir
Celui qu'on ne voit pas s'agiter dans l'automne
Moi je passe ma vie à me cacher mes chaînes
Moi je passe ma vie à essayer des clés


 
     D'herbe noire Haut ▲

Aucun signe

J'ai éclaté de rire le long des maisons
Où habitèrent mes amours pâles
Des foulards, des corsets fleurissaient les fenêtres
Mais nulle n'apparaissait et je me sentais las.
Que me sert de courir
J'aurai toujours vingt ans
Et toujours mes chemins me ramèneront
Près des fenêtres noires
Où nulle n'apparaîtra



D'herbe noire

J'avais cueulli des fleurs pour traverser la mer
Mais j'ai dormi près de l'étang
Au milieu des chevaux
Et l'amour emprisonne mon bouquet d'herbe noire
Je suis maintenant étendu sur le sable
Je ne pars plus
Je suis un petit aveugle
Et j'ai tout un coucher de soleil sur les jambes.

L'hiver mes doux enfants est en nous oui en nous
Cette cul de buée
(sur cette fumier de vitre)
M'empêche de voir ces grands cons d'arbres.


 
     Le point mort Haut ▲
Sur la croix des vitesse le dormeur est l'origine de tout mouvement : le point mort.

Dans l'arbre

T'es fou
Tire pas
C'est pas des corbeaux
C'est mes souliers

Je dors parfois dans les arbres



Sur le bout des doigts

Je compte les jours
Sur mes doigts
J'y compte aussi mes amis
Mes amours
Un jour
Je ne compterai plus que mes doigts
Sur mes doigts



Solitude

Ca sent surtout la merde
Dans ce joli sous-bois
Où je viens rêver


     Alphabêtes et numérales Haut ▲

Un chien être un chien
Et ne rien devoir
Au temps qui passe
Manger le temps
Avec ma soupe
En regardant les arbres


   
     Peut-être Haut ▲

Les cailloux

Me parlent

Avec de l'ombre plein la bouche



Mais toujours croire peut-être que la mort est belle à dévoiler et cambrioler son visage


     Qu'est-ce qu-il n'y a? Haut ▲

Je l'aimais et pourtant elle me faisait mal

Quand je serai mort
Je crois
Que je me souviendrai encore
De la soupe aux choux



Un ouvrier dort

S'il dort
Ce n'est pas pour les pierres
Qui ont écorché ses mains

S'il a bu quelques verres
La poussière
Autant que lui s'en est gorgée

Si je croyais aux prières
Je voudrais
Prier pour ses mains



Petite nuit

Quand il fait nuit
La nuit se prend dans ses bras
Et dort sur son épaule
Comme un lilas


     Quand même Haut ▲

Plein ciel

L'oiseau seul
A tout le ciel
Pour s'étirer dans tous les sens



La tendresse

Reste à savoir
Lequel des deux est le plus tendre
Lequel des deux
Ne mangera pas l'autre



Bien pire

Le rien
Ne fait pas rien
Il fait pire
Il fait presque rien



Tout doucement

Je m'apprivoise
Voyez-vous
Tout doucement je m'apprivoise
A voir ce que je vois
Dans le peloton de laine grise
Dont se joue mon chat

Mon doux chat que je nomme
En hommage à tous les oiseaux qu'il mange
Mésange



L'ombre est bleue

Ce chemin bleu dans l'ombre
Etait si beau
Que je t'ai gardée en souvenir de lui



Victoire

Poésie
C'était vers rien
Que je tendais les mains
Depuis vingt ans
Mais maintenant
Le rien arrive
Et me prend par la main
En riant


     De Bleu et d'Ombre Haut ▲

MOT-ILE

Un mot est tombé
Dans la mer
Il n'a pas fait de bruit
Mais je sais qu'il grandit
Qu'il grandit dans ma nuit
Et que j'irai un jour dans mon île
Incognito solo
Et sans prendre le bateau



Moisson

Dans un champ de blé
Avance une chevelure
Qui lui ressemble
Celle qui la porte
N'a d'yeux que pour les oiseaux
Qui fuient à son approche
Et moi
Je ne vois qu'elle


     Toujours et Jamais Haut ▲

texte manuscrit toujours et jamais


Quand elle viendra

Mais nous serons alors devenus
Si étrangers
Si peu curieux l'un de l'autre

Lequel des deux
Dira à l'autre
Enfin te voilà
Tu as bien changé
Tu n'es pas malade?

Elle posera sa faux
Sur mes genoux
Comme pour s'excuser



Moi j'ai toujours peur du vent

Me voici
Mes poches
Bourrées de cailloux
Pour rester avec vous

Ne pas m'envoler dans les arbres



VU-LU-BU-SU

Tout ça

C'est du déjà vu

Lu

Bu

Su

Du VULUBUSU


 
     Archiviste du vent Haut ▲

Le vent seul
Fait ce qu'il est
Ce qu'il veut
Le vent qui fait commerce à la criée
D'herbes noires
Et de pierres brûlées


 

Une MOUCHE est entrée dans le monde


 
Quand je dis " archiviste du vent", je parle non de titre honirifique mais de fonction.
Il me faut préciser ce pendant qu'étant déjà - et de longue date - affecté à la Poussière, les multiples tâches que cela implique font que je ne suis mis à la disposition du vent qu'à titre de vacataire.
     Inquiétude en sentinelle Haut ▲

Il faudrait réconcilier l'intensité des regards et la chaleur des poignées de mains.


 

Dans l'éclair d'un éclair

Derrière le ciel en pluie

Soudain ta lèvre rouge

Si rouge

Et pourtant étonnamment calme